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La Ligue des Champions CONCACAF: Quel Impact sur l'Impact?

L'Impact de Montréal va débuter 2015 en fanfare.

Otto Greule Jr/Getty Images

C'est un quart de finale de Ligue des Champions qui attend le club québécois, avec une double confrontation face à l'équipe mexicaine de Pachuca, qui a terminé 5e sur 8 qualifiés, le Bleu Blanc Noir la devançant d'une place. Si les Tuzos semblent, à mes yeux, partir favoris, l'issue de la rencontre reste malgré tout indécise.

Et je ne spéculerai pas sur le résultat, car il me paraît intéressant de se questionner sur l'impact qu'aura ce début de saison particulier sur les premiers matches de championnat, ainsi que sur tout l'exercice à venir.

Je me suis donc penché sur les résultats des différentes franchises MLS lorsque leur saison débute par la compétition presque-continentale. En se limitant à une période de 5 ans, 14 équipes ont participé aux quarts de finale de Ligue des Champions (c'est-à-dire depuis 2009, la première de cette " étude " étant... l'Impact de Montréal).

J'ai noté les résultats des 5 premiers matches de championnat de chacune de ces équipes, ainsi que leur classement final et leur parcours en MLS Cup. Les chiffres permettent de voir si le fait de débuter son année par un tel match influe sur les premières rencontres de championnat, ainsi que, plus globalement, sur l'ensemble de la saison.

Débuter en LdC : atout ou inconvénient ?

Alors, difficiles les premiers matches en MLS ? Ça dépend pour qui. Une chose est sûre, il n'y a pas de règles.

En prenant donc en compte les 5 premiers matches de championnat de chaque équipe qualifiée en quarts de LdC depuis 2009, on obtient, sur 70 rencontres, des résultats relativement équitables. Le bilan étant le suivant : 25 victoires, 20 nuls et 25 défaites.

Autant dire qu'aucune inclinaison ne se fait ressentir. Et que les cas de figure sont divers et variés. Le Los Angeles Galaxy, présent trois fois dans ce classement (2014, 2013, 2012) totalise 7 victoires, 4 nuls et 4 défaites, soit un bilan plutôt positif.

Le Crew (2011 et 2010) a enregistré 5 victoires pour 4 nuls et une défaite. Mais d'autres ont plus de mal à se remettre dans le championnat nord-américain après la compétition internationale.

Les Sounders de Seattle en sont l'exemple, avec une fiche de 3 victoires, 3 nuls et 4 défaites en 2013 et 2012. Cependant, il faut noter que la franchise a progressé jusqu'en demi-finale en 2013. L'expérience de la LdC n'implique donc pas forcément de rater ou réussir son début de saison en MLS et peut apporter fatigue, confiance ou doute.

Un tremplin pour la saison ?

Alors Mauricio, me direz-vous, est-ce que les équipes jouant la LdC s'écroulent en fin de saison ? Que nenni, vous répondrai-je. Au contraire même, il semble que l'impact de cette compétition puisse être bénéfique pour la suite de la saison. En effet, 12 des 14 équipes recensées se sont qualifiées pour les playoffs à l'issue de la Régulière.

Mieux, 4 franchises ont accédé aux finales de conférence, et une, à deux reprises, a remporté la MLS Cup (Los Angeles 2012 et 2014). Et n'oublions pas l'Impact qui, dans un contexte certes différent, a finalement terminé sa saison 2009 tambour battant.

Cependant, aucun club n'est parvenu à se hisser en tête de sa conférence à l'orée des playoffs, donc encore moins à décrocher un hypothétique Supporters' Shield. Mais il est possible que l'expérience engrangée lors de matches à élimination directe puisse porter ses fruits lors des rencontres couperet de MLS Cup, bien que la fatigue d'une saison plus longue qu'à l'accoutumée puisse s'y faire ressentir.

La Ligue des Champions serait-elle alors le tremplin pour une saison réussie ? Rien n'est moins sûr.

Les rookies se font rosser

Au cours de ces 5 dernières années, 2 cas font office de parfaits exemples à ne pas suivre pour l'Impact. Car, si 12 de nos 14 équipes ont réalisé des parcours que l'on peut qualifier d'honorables à excellents, il en reste forcément 2 dont les saisons peuvent être considérées comme lamentablement ratées. Dans le doute, je vous laisse refaire le calcul, ma prof de maths était diabétique et mangeait des morceaux de sucre, que l'on a longtemps pris pour des craies, pendant les cours. 

Commençons par San Jose : les Quakes se sont qualifiés pour les quarts l'an passé. Cependant, après un début de saison difficile, avec 3 nuls et 2 défaites, les choses sont allées de mal en pis pour les pauvres petits californiens. Pour terminer, comme l'Impact, dans les bas-fonds de leur conférence, c'est-à-dire 9es sur 9 participants, réussissant la performance de finir derrière Chivas.

Mais l'expérience la plus comique reste celle vécue par nos voisins torontois. En effet, en 2012, le Toronto FC affronte le Galaxy en quart de LdC... et se qualifie en demie. Mais entre temps, les Rouges affolent les compteurs en MLS en perdant leurs 5 premiers matches. Avant de finir, comme il se doit, 10e sur 10 de la Conférence Est. Une performance rare, restée dans les annales.

Alors quoi ? Les franchises bancales, mal gérées et peu stables seraient plus enclines à passer une saison horrible en ayant mal abordé l'alternance LdC - MLS ? Une question presque rhétorique, mais le fond du problème est bien là.

Il n'existe évidemment pas de modèle concernant cette particularité que connaissent certains clubs nord-américains chaque année. Débuter officiellement sa saison par deux confrontations relevées est à double tranchant. D'un côté, l'équipe rentre immédiatement dans le vif du sujet, mais c'est du résultat (pas forcément du score) et de l'implication des joueurs que dépend le début d'exercice en MLS.

Confiance ou doute peuvent s'immiscer très rapidement dans les esprits, et engendrer des dynamiques positives ou négatives. Et la fatigue résultant des matches de Ligue des Champions peut se traduire par des contre-performances en début, comme en fin de saison. C'est là que l'encadrement de l'équipe prend toute son importance, que ce soit le discours des entraîneurs ou le travail des préparateurs physiques. Avoir des joueurs habitués à ce genre d'événements peut aussi se révéler bénéfique pour que la transition se fasse de la meilleure de manière.

Comme avoir vécu une saison calamiteuse comme celle de l'Impact en 2014 est pour moi, a posteriori, un avantage pour l'exercice suivant.

Alors, quel chemin va prendre l'Impact pour 2015 ? Quelle influence la compétition aura-t-elle sur la saison de notre équipe ?

Difficile d'y répondre avant l'heure mais, une chose est sûre, il faudra très vite, quel que soit le résultat, faire la part des choses et afficher son professionnalisme en grosses lettres.