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J'ose croire que tu te rappelles. C'est début 2012 qu'on s'est vu pour la première fois, toi et moi. J'avais entendu parler de toi par des amis et tout, mais je n'avais eu la chance d'apprendre à te connaître. Inutile de te dire que, de mon côté, ce fut le coup de foudre.
On s'appelait, on clavardait, je n'en avais que pour toi. Puis, début mars, on a finalement commencé à sortir ensemble. J'étais obnubilé par tes beaux yeux bleus, ton teint pâle et tes cheveux noirs. J'étais conquis et, faisant fi de ma peur de l'engagement (la dernière m'avait grandement marqué, quoique bizarrement, aujourd'hui, je ne me souviens que de ses initiales...CH, si je ne me trompe pas), je me suis lancé aveuglément dans une relation avec toi.
Ça allait si bien et ça a continué un bon moment. On se comprenait et s'appréciait dans nos mouvements, on prenait du temps pour découvrir quelles étaient nos meilleures positions. Oui, bon, on ne se souciait pas trop de l'avenir et de bâtir pour demain. On vivait au jour le jour, simplement heureux d'être là et plein d'ambition, se sentant comme invincible.
Chaque rendez-vous était magique et attendu avec grande impatience. On ne ratait pas une occasion pour passer du temps ensemble, on ne voulait pas gaspiller une seule minute, un peu comme si nous avions une télécommande qu'on pouvait utiliser pour ne rien manquer et, si désir il y avait, savourer une seconde fois nos plus beaux instants.
Aujourd'hui, force est de constater que nous battons un peu de l'aile depuis un petit moment. Je ne dis pas que ce n'est que toi. Moi aussi, je deviens plus impatient avec le temps. Je me crée des attentes et je prends peut-être certains trucs pour acquis, je l'avoue.
Après tout, ça pourrait être pire. On pourrait carrément avoir arrêté de se voir. Au lieu de ça, chaque semaine, on se voit, on sort ensemble. On essaie. Reste que pour l'instant, la fameuse flamme, elle n'est plus là.
À chaque semaine, c'est difficile. On est ensemble, mais y a des silences un peu lourds ici et là qui n'étaient pas là avant. On se tient compagnie, mais on regarde par terre, on regarde en l'air, tout semble un peu forcé. Pas naturel. Quand c'est pas ça, c'est parfois l'inverse, ça parle fort et l'émotion embarque. J'ai beau avoir envie de te répondre à ce moment précis que ça fait longtemps que tu ne t'es pas forcée pour te mettre sur ton 11, pour m'impressionner, je sais que j'ai plutôt intérêt à fermer ma gueule et à espérer que les choses se tassent.
Y a aussi que tu manques grandement de stabilité ces temps-ci. On dirait que tu ne sais pas trop ce que tu veux. Et, excuse-moi mais, pendant qu'on y est, je crois que certains de tes amis ont mauvaise influence sur toi. En même temps, tu fais ce que tu veux de ta vie. Je t'aime, je t'aime encore intensément, mais je ne te possède pas.
Je ne devrais peut-être pas te dire ça parce que ça te donne le gros bout du bâton, mais même si je me questionne, au fond, je sais bien que ne peux pas m'imaginer vivre sans toi. On a essayé plein de choses récemment qui ont fonctionné un temps avant que les vieux plis ne reviennent. Peut-être que la solution se trouve dans une mise à jour de notre relation et de nos attentes vis-à-vis ça. Récemment, on s'est trouvé un nouveau tableau sur lequel jouer. Ça fait du bien. Ça donne queque chose à espérer.
J'y crois encore, t'en fais pas. J'aimerais peut-être simplement que, toi aussi, tu me montres clairement que tu veux que ça continue. Fais-moi un signe, s'il-te-plaît.
PS: Au fait, je ne mettrais pas tous nos oeufs dans le même panier avec ce nouveau thérapeute qu'on doit commencer à voir la semaine prochaine. En allant à son bureau pour des renseignements, j'ai écouté à sa porte et je l'ai entendu dire qu'il irait bientôt pratiquer à New York ou à Miami...pas de chance!