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C’est dans quelques heures que s’amorce, pour l’Impact de Montréal, la première (et espérons seule) participation à un tournoi à forte saveur de pandémie. À tort ou à raison, la MLS a invité toutes ses équipes à participer à ce tournoi en sol floridien. Pour des raisons de santé et d’éthique, beaucoup des joueurs et partisans ont exprimé leurs réserves quant à la pertinence d’un tournoi à ce moment précis. Avec le retrait du Fc Dallas en raison de nombreux cas de contamination au sein de l’équipe et le report du premier match de Nashville pour les mêmes raisons, difficile de croire que les joueurs et entraîneurs auront la tête à 100% au soccer. Pourtant, malgré quelques frayeurs d’un possible faux-positif dans la troupe montréalaise, l’équipe est bel et bien en santé et prête à compétitionner. Ce sont les hommes de Bruce Arena, le Révolution de la Nouvelle-Angleterre qui seront les premiers obstacles à un succès montréalais. À l’aube de cet affrontement, voici trois questions dont les réponses restent en suspens.
Wanyama, Piette ou les deux?
L’arrivée de Victor Wanyama donne une latitude plus que bienvenue à Thierry Henry au milieu de terrain. L’international kényan semble bâti dans un moule rêvé pour la MLS avec ses capacités physiques indéniables et son jeu de transition efficace. Samuel Piette, pour sa part, est un milieu défensif beaucoup plus naturel que Wanyama, qui semble à l’aise dans un rôle légèrement plus avancé qu’un 6 traditionnel. Il est encore difficile de savoir si ces deux joueurs seront en compétition pour le même poste ou si Henry sera tenté d’ajuster son système de jeu pour accommoder les deux hommes. Si la première des deux options se matérialise, le statut de joueur désigné de l’ancien de la Premier League nous donne un indice sur qui sera le choix de l’entraîneur français. Toutefois, si les deux joueurs sont dans les plans des entraîneurs, un 4-2-3-1 pourrait être utilisé pour la première fois cette année. L’idée d’ajouter du nombre et du muscle au centre pourrait être tentante, étant donné que Wilfried Zahibo, du Révolution, avait dominé physiquement le milieu du terrain en février, au Stade Olympique.
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Où s’insère Bojan dans le casse-tête?
Au cours des succès du début de saison de l’Impact, l’éléphant dans la pièce était la pauvre contribution de Bojan dans le jeu. Bien que son implication et son éthique de travail ne pouvait être remise en question, le gradué de la Masia n’a jamais été capable de mettre son empreinte sur l’équipe. Le système de jeu employé avant l’arrêt des activités s’appuyait énormément sur la contribution offensive des défenseurs latéraux et ailiers. Bojan, pour sa part, devait s’offrir comme dépanneur en tant que faux 9, décrochant de sa position initiale pour ajouter une option au milieu du terrain. Trop souvent, l’Espagnol était isolé et pris en surnombre ce qui neutralisait sa créativité individuelle. Pour régler ce problème, Thierry Henry pourrait être tenté de le décaler en numéro 10 (milieu offensif), ce qui lui donnerait la chance d’attaquer la défensive adverse de face, avec le ballon déjà à ses pieds. En un contre un, Bojan a les qualités pour feinter et éliminer un adversaire. Toutefois, son jeu dos au but, en tant que faux 9, ne lui permettait pas d’être aussi créatif qu’il l’aurait probablement voulu.
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L’Impact avantagé ou lésé par les cinq changements?
Plus que jamais, la profondeur des équipes sera décisive lors des affrontements. Non seulement la règle des cinq changements donne la faculté aux entraîneurs de changer poste pour poste, mais surtout, réorganiser le système de jeu en plein match. Dans cette optique, il sera intéressant de regarder travailler Thierry Henry, qui aura un rôle beaucoup plus dynamique qu’à l’habitude. La profondeur du onze montréalais a souvent été critiquée, mais l’entraîneur du club aura beaucoup de cartes dans ses mains pour des ajustements ad hoc. L’entrée de joueurs comme Lassi Lappalainen et Orji Okwonkwo peuvent transformer un milieu de terrain en diamant à un milieu à plat qui déborderait de vitesse sur les ailes. Dans le cas d’un besoin de préserver une avance, Shamit Shome et Amar Sejdic ont démontrés être des valeurs fiables pour congestionner le milieu de terrain. En défense, les options sont nombreuses pour Henry qui peut facilement passer d’un positionnement traditionnel à une défensive à 5 en ajoutant un défenseur central supplémentaire, par exemple Rudy Camacho ou Joel Waterman, le cas échéant. Bref, l’Impact de Montréal ne devrait pas être désavantagé par ce nouveau règlement, à condition que Thierry Henry soit ouvert à utiliser toutes les pages de son cartable de jeu.
Tout compte fait, ce tournoi sera une énième opportunité pour le staff de l’Impact d’approfondir leur connaissance de leur équipe et peaufiner des concepts de jeu. La Nouvelle-Angleterre est une équipe que l’Impact a déjà vaincue cette année et il sera intriguant de voir si on aura droit à une reprise de la partie pré-Covid19 du Stade Olympique. L’Impact avait assez bien paru dans un match très physique et offensif. Mais encore plus crucial que le résultat lui-même, ce sera de la façon dont l’Impact se comportera collectivement et tactiquement qui donnera un bon indice de la suite des choses pour quand le soccer, dans sa version plus traditionnelle, redeviendra une réalité.