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L'America, le grand standing, c'est tout ce dont il a envie.
Le grand soir est arrivé. Les joueurs de l'Impact étaient au Mexique lorsque, en 6 minutes, un Ronaldinho en mode préretraite transforma le Stade Azteca en son jardin. Deux buts, des pas de danse et une ovation debout. Défait 4-0, l'America confirme sa non-constance depuis l'arrivée de Gustavo Matosas. Plus important, tel le Gouffre de Helm, on n'a pu constater que le mythique stade était une forteresse impressionnante et non impénétrable. Gustavo Matosas, parlons s'en, ancien joueur de soccer professionnel ayant d'ailleurs fini sa carrière au Mexique, avait conquis le Mexique avec le club de León. Un système tactique pouvant passer du 4-4-2 en défense à un 3-1-4-2 en phase de possession et des mouvements incessants, des attaques placées, une imprévisibilité calculée savamment, un régal pour les amateurs du genre. Le plus bel exemple et la victoire tonitruante lors de la finale de l'Apertura 2013 face à l'America. 5-1, une gifle, mais surtout une belle leçon tactique à Miguel Herrera, actuel sélectionneur du Mexique. Parce que Matosas est un romantique, il ne se contente pas que de gagner, il veut le faire en jouant bien, un appliquant un soccer offensif et attrayant. Un couteau à double tranchant que l'Impact devra se servir.
Pour Matosas, entrainer l'America, ce n'est pas la même tasse de thé, souvent contesté voire même conspué par ses propres partisans, l'entraîneur Argentin est sous pression. Tel un boxeur qui commence à tituber, l'Impact doit envoyer des coups, sans laisser la chance à l'adversaire de se transformer en Arturo Gatti, comme Herediano qui on subit 6 KO. L'America est le club le plus glamour au Mexique, mais surtout le plus détesté. Pourquoi? C'est simple, le club appartient à Televisa la chaine télévisée la plus populaire et importante en Amérique latine. Le club est donc, le plus riche hors d'Europe, mais surtout le plus puissant hors-terrain et très controversé. Souvent accusé de corruption, chose pas si rare au Mexique, les clubs les plus riches ce partageant les titres... Ne vous attendez donc pas à un arbitre très objectif ce soir.
L'Impact n'a qu'un souhait, devenir grand.
Souvent accuser d'arrogance et de regarder les autres de haut (et pas seulement à cause de la haute altitude), les americanistas vont sous-estimés le club montréalais et c'est là qu'il aime être. Klopas en est conscient, l'Impact devra surtout survivre au Stade Azteca. L'America veut le ballon? Il l'aura. L'entraineur grec n'a pas de problème quant à laisser la possession à l'adversaire, l'important, c'est qu'elle soit stérile. Une vision bien exprimée par Ranieri, à propos de l'importance de la possession de balle; "Que vous ayez la possession, moi, je m'en fous. Je m'en fous que vous dominiez, que vous pensiez dominer. Mais si en fait je vous attirais dans un piège pour ensuite aller marquer?." Une tactique certes trop frileuse en MLS mais ô combien bien taillé pour ces matchs aller-retour où l'Impact ne fait figure que du négligé. Car c'est dans ce rôle que l'Impact a gravi des montagnes, en regardant l'adversaire dans les yeux et en profitant de ses temps forts. Car ce soir, l'Impact réussira à se créer des chances et si l'Impact garde son sang-froid dans ses situations chaudes, le Bleu-Blanc-Noir pourra transformer ses rêves en réalité. Les matchs où les Montréalais ont le plus impressionné, c'est la première mi-temps à Pachuca et celle au Costa Rica. Des exemples parfaits, une faible possession, une défense solide, un bloc compact, des lignes resserrées, et un opportunisme impressionnant. Maintenant, reste à l'appliquer durant 90 minutes.
L'Impact pourra écrire une des plus belles histoires du soccer en Amérique du Nord, on y a rêvé, on y a cru, désormais, il est temps de passer à l'histoire. Qui sait, dans quelques années, on dira peut-être que le soccer est un sport qui se joue à 11 et à la fin c'est les Montréalais qui gagnent.