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Mais qui est vraiment le joueur Felipe Martins ? Quel est son véritable poste de prédilection ? Ou préfère t-il jouer ? Quel est son véritable niveau ? Énormément de questions, mais finalement assez peu de réponses, après pourtant bientôt trois années sous les couleurs montréalaises.
À l'aise Felipe ? On ne saurait le dire et je parle bien ici de sa condition de footballeur, parce que moi, savoir si un joueur s'adapte bien à la ville, ça ne m'intéresse qu'assez peu...
À son arrivée à Montréal, Felipe avait déjà vu pas mal de choses, l'Italie, dont il détient la nationalité, avec Padova, un peu d'Angleterre et surtout la Suisse, où il s'épanouissait en deuxième division à Lugano. Les Helvètes lui reconnaissaient d'ailleurs sa créativité au sein d'une équipe plutôt rugueuse, ce qui n'a pas empêché un prêt à Wohlen durant l'année 2011. Le Brésilien de naissance, lui, n'a pas hésité lors de l'intégration de Montréal en MLS et a rejoint la franchise québécoise avec l'ambition de s'imposer en Amérique du Nord, bien aidé par la confiance de Marsch et De Santis.
Belles surprises que furent les premiers mois de Felipe avec l'Impact. Il est nommé joueur de la semaine, participe au relativement bon départ du club et gagne rapidement la confiance du public. Il faut dire que le numéro 7 sait mettre en valeur ses coéquipiers par ses bonnes passes, en digne admirateur de Xavi en qui il voit un modèle. Celui qu'on voyait alors comme le futur maestro Bleu Blanc Noir ne demandait qu'à grandir, tout jeune qu'il était (et qu'il est encore), pour assumer un rôle de meneur technique primordial.
Mais voilà, déjà, à l'issue de sa première saison, on pouvait discuter de son rendement. 30 matches joués, autant de fois titulaires, seulement 4 petits buts mais tout de même 10 passes décisives. Pour un jeune de 21 ans découvrant la MLS dans une franchise qui la découvre également, cela reste intéressant, surtout compte tenu de la marge de progression du garçon.
Mais voilà... La progression, la maturation prennent leur temps. Lui qui déclarait en 2012
Que le fait d'avoir vécu seul à l'étranger si jeune m'a forcé à grandir. Je suis encore jeune, mais je pense être assez mature pour mon âge.
Il s'est peut-être avancé, dans un excès de confiance en soi compréhensible pour un sportif de haut niveau qui coure sur les terrains du monde depuis ses dix ans. Cependant, son début de saison marquant n'avait pas été suivi d'une confirmation même si ses performances étaient correctes.
La confiance, c'est ce qui semble jouer des tours à Felipe. Pas la confiance du buteur, celle qui fait vendanger des occasions à Di Vaio, non plutôt l'estime de soi, un sentiment d'importance supérieure peut-être transmise par ses entraîneurs successifs qui ne l'ont jamais remis en question.
Au lieu de parfois se remettre en question, Felipe a eu tendance à s'asseoir sur ses lauriers, se contenter de coup d'éclat, comme son but qui offre à l'Impact le titre de champion du Canada en juin dernier. Sa saison 2013 en est le reflet : avec 34 titularisations, il marqué 5 buts et donne 8 petites passes décisives. Presque rien après le mois d'août, il n'aura pas influer positivement sur la fin de saison catastrophique, c'est même cette date qui marque son déclin car, depuis, on ne l'a jamais revu au niveau de son match contre Houston (5-0), le 24 août 2013.
Depuis, celui " aime qu'on mette le ballon au sol et qu'on le fasse circuler ", celui qui offrait bon nombre d'opportunités à l'Impact, de par ses dribbles, ses passes ou ses frappes, n'est que l'ombre de lui même. Ses mauvaises décisions que l'on pouvait prendre pour des erreurs de jeunesse sont devenues monnaie courante, son manque de justesse technique (il suffit de voir le tout premier ballon qu'il touche sur l'engagement contre le Crew) étonne quand on sait que le joueur est un gros travailleur et, par là même, il a participé à la déconstruction du jeu de l'Impact.
Pire encore, il a souvent semblé emprunté, nonchalant, parfois prétentieux, en prenant de fâcheux réflexes (simulations). L'effet Klopas, malgré des éloges après le trophée canadien et la confiance du coach améri-grec, l'a encore un peu plus enterré, avec ce positionnements entre 6 et 10 ce qui l'oblige a des tâches défensives qui ne lui plaisent guère et auxquelles il s'est rarement prêté.
Sa troisième saison avec Montréal aura finalement des statistiques similaires aux deux précédentes (aujourd'hui, 24 matches, 2 buts, 4 passes), mais l'effet positif qu'il dégageait s'est définitivement estompé. Libre à lui de faire que ces derniers mois soient ses plus beaux au Québec.
Il faudra pour cela qu'il devienne un joueur régulier car Felipe est le roi des trous noirs : ni but, ni passe décisive sur de longues périodes, pendant 5 matches en avril 2012, 4 matches en juillet 2012, 5 matches entre mi-septembre et la fin de saison 2012, 5 matches de mars à mai 2013, 5 matches en juillet 2013, 7 matches de septembre à octobre 2013, 10 matches (!!) entre mai et juillet 2014, 4 matches en août 2014...
Alors oui, ses coups d'éclats nous rappellent au bon souvenir de son talent et maintenant qu'il semble avoir retrouvé une certaine rage de vaincre, il va vraiment falloir qu'il se remette dans le bon chemin du jeu sous peine de vivre ses derniers mois au Québec et de mettre des bâtons des les roues déjà voilées de l'Impact.