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Ignacio Piatti est arrivé, ça y est. Les plus sceptiques (dont votre serviteur) le voyaient bien continuer son aventure avec San Lorenzo jusqu'au bout de la Copa Libertadores. Il n'en fut rien et l'Argentin a bien honoré sa promesse, son contrat et les exigences de la FIFA pour se présenter en temps et en heure à Montréal.
Voilà pour mon pessimisme.
D'aucuns le voient comme le sauveur de l'Impact, et nous aimons y croire. Un DP dans la fleur de l'âge, avec une expérience tout de même conséquente pour une équipe comme l'Impact (bientôt 300 matches au compteur), qui plus est dans un secteur de jeu que l'on connait difficile à nos Bleu Blanc Noir, et qui vient de gagner la Libertadores, il est vrai que cela laisse songeur pour un club au fond du trou.
Alors que l'Impact retrouve petit à petit une homogénéité sur le pré, l'arrivée de Piatti doit s'inscrire dans la courte logique mise en place par l'entraîneur-chef. On imagine dès lors l'Argentin survolé le milieu de terrain, relancer l'impact offensif perdu de Montréal sans avoir à jouer le contre pour espérer marquer.
Mais Piatti n'est pas Zidane, et à moins de l'utiliser dans les meilleures conditions possibles, il ne fera pas tout tout seul. L'Impact va jouer en 4-5-1 évidemment, mais la première importance sera de stabiliser le milieu défensif. La paire Bernier-Larrea est la plus à même de réussir la double tâche d'empêcher les attaques axiales adverses et de ressortir proprement la balle vers l'avant. On
connait le talent de notre capitaine quand il s'agit de se projeter en attaque, il faudra pour cela que l'Espagnol lui permette de se dégager de certaines corvées défensives.
Le front de l'attaque de l'Impact ne semble pas non plus poser de gros problèmes. Un Romero (re)trouvé après son absence de 2013, un Mapp au-dessus de game et deux buteurs comme Di Vaio et jack Mac doivent suffire à marquer nombre de buts.
J'ai souvent observé, en 2013, l'Impact joué coupé en deux. Il manquait définitivement un joueur apte à faire le lien entre milieu et attaque. Felipe est censé remplir ce rôle. Il y arrive très occasionnellement, comme lors du 5-0 au Saputo face à Houston, il y a un an. Mais on ne peut, bien sûr, se contenter de ces quelques fulgurances quand le plus souvent il nous frustre par sa nonchalance, ses erreurs techniques, voire même une lenteur difficilement explicable.
C'est ici que Piatti entre en scène. Son numéro 10 est le témoin du rôle qu'il veut adopter. Celui d'un leader au milieu du terrain, celui d'un joueur, il l'a dit lui-même, qui veut marquer des buts. L'installer dans un système où il serait entouré de Romero, Bernier, Mapp et Di Vaio semble être la solution la plus logique et la plus pragmatique. Distributeur, il profiterait des appels et des espaces créés par Di Vaio, pourrait être la rampe de lancement des montées de Mapp ou Romero. Il serait également un terrible atout en sortie de surface, à la chasse aux deuxièmes ballons.
Mais ce beau tableau pourrait se ternir rapidement. Faire jouer Piatti sur un côté sonnerait à mes oreilles comme la dernière hérésie de Klopas. Piatti n'est pas un ailier de débordement, et malgré son talent, il n'apportera jamais autant à gauche que dans l'axe pour l'Impact. Ignacio aura donc deux rôles à Montréal.
Le plus important et le premier sera de faire le lien dans une équipe trop souvent scindée en son centre. Ainsi, son arrivée permettra à tous de retrouver une confiance égarée, faisant de lui l'un des leaders de notre équipe. Et si tout va comme sur des roulettes, il ne sera pas loin d'être le sauveur.