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ACTE 1
Dans un élan de recrutement pro sud-américain, Nick DeSantis (que j'ai récemment applaudi pour ces derniers choix de joueurs) décide de faire signer un argentin. Je ne parle pas ici de Santa Maradona, ni de Messi.
On peut penser (à tort) qu'un argentin, à l'instar d'un brésilien, apprend le football dans les ruelles crasseuses et délabrées d'une favela et que la difficulté de la vie lui offre la magie au bout de ses pieds. Dans le cas du petit Andrés, la magie n'a pas du opérer dans son barrio. Mais au printemps, nous ne le savions pas encore.
Son pedigree ne jouait clairement pas en sa faveur, pourtant. Issu du football argentin où il passa ses premières années, Andrés a finalement atterri dans le championnat brésilien, en 1ere puis 2e division. Qu'on s'entende, la 2e division brésilienne, c'est du spectacle mais clairement pas du football. Après avoir épluché 3 clubs en une saison, Andrés débarque à Montréal. Et lorsqu'un club de 2e division brésilienne accepte de prêter un joueur, on est en droit de douter de son éventuel talent.
Mais à Montréal, devant l'absence flagrante d'un ailier offensif gauche de qualité au sein de l'effectif, et face à l'inutilité absolue de Pisanu dans ce couloir, Romero a eu tout son temps pour faire sa place.
ACTE 2
22 matchs, imaginez-vous. Romero a déjà eu le droit à 22 matchs! Moi qui suis un grand coach de canapé, je lui en aurais donné 5. Il me semble que ça aurait été amplement suffisant pour juger de son apport. Andrés a des statistiques impressionnantes: deux buts marqués, quarante-douze gâchés. Il fût un temps où, dans le football français, on traitait Christophe Dugarry de chèvre. Romero ne doit pas en être loin.
Comprenez-moi bien, je ne suis pas ici pour le démolir, après tout j'entends souvent que Romero est une bête à l'entraînement. Andrew Wenger aussi. Est-ce qu'on le voit sur le terrain? Non. On ne devrait pas plus voir l'argentin. Si seulement il apportait un plus, mais à peine.
À force de jouer à contre-temps, de jouer régulièrement vers l'arrière alors que l'équipe regarde de l'avant, à force de gâcher et gâcher et gâcher des occasions, Romero ne peut que s'attirer l'opprobre.
Alors d'accord, il est capable de coups d'éclats, mais ça n'est pas suffisant. Il doit accumuler les passes, il doit accumuler les centres. Au lieu de ça, il accumule les #tropdepoutine de l'équipe de Soccer Sans Frontières...et ils ont raison.
En carrière, Romero c'est 69 matchs pour 6 buts. Pour un attaquant de 23 ans, c'est dur. Très dur.
ACTE 3
Et nous voilà fin août-début septembre.
Climax.
Je vais vous donner mon avis. Il ne sert à rien de prendre des décisions hâtives. Pas si proche des séries, pas si proche de la coupe que les joueurs désirent tant. Mais on peut déjà préparer la saison prochaine.
Plaçons notre ami Andrés sur le banc. Pas parce qu'on ne l'aime pas, mais parce qu'on se doit d'être plus performant sur ce côté gauche où seul Brovsky fait bonne figure.
Remplaçons Romero par Blake Smith. Il est jeune, talentueux, volontaire et, même s'il n'aime pas jouer à gauche, est notre meilleure option. Donnons lui du temps de jeu, faisons lui confiance et préparons le pour l'an prochain.
D'ici là, Andrés Romero l'argentin sera parti, une solution de rechange crédible (espérons-le) sera trouvée et le jeu arrêtera de pencher vers la droite.
Romero, mon Romero, mais pourquoi es-tu Romero?